Nohad Salameh est née à Baalbek (Liban) en 1947. Son père Youssef Fadlallah Salameh (1906-2001), poète en langue arabe et fondateur du magazine Jupiter, lui transmet le goût de la littérature.
Elle débute sa carrière dans le journalisme littéraire à Beyrouth (Liban), en dirigeant dès 1973 les pages culturelles du journal francophone As-Safa, puis, de 1976 à 1988, celles du quotidien Le Réveil.
Elle rencontre à Beyrouth, en 1972, le poète rémois Marc Alyn qu’elle épouse en pleine guerre civile en 1988 avant de s’installer à Paris l’année suivante.
Nohad Salameh débute son œuvre poétique dans les années 1980 avec la publication des Enfants d’avril en 1980. Parmi les œuvres de Nohad Salameh, on compte quatre essais dont Rimbaud l’Oriental (1991) ou Marcheuses au bord du gouffre (2018), et quatorze recueils poétiques parmi lesquels Passagère de la durée (2010) et Le Livre de Lilith (2016). Son anthologie D’Autres annonciations, parue en juin 2012 aux éditions Le Castor astral, a reçu en 2013 le prix Verlaine de l’Académie française. En 2019, la correspondance amoureuse de Marc Alyn et Nohad Salameh paraît chez Pierre-Guillaume de Roux sous le titre Ma Menthe à l’aube, mon amante.
Ses poèmes sont traduits en arabe, anglais, espagnol, roumain et serbe. Exil, amour, mal-être, déchirure, double-pays et double-langage constituent les principales thématiques de son œuvre située à mi-chemin entre le Liban et la France. Certains écrits de Nohad Salameh sont consacrés à la femme et cherchent à réhabiliter des figures féminines décriées pour leur liberté et leur affranchissement des codes. Son essai Marcheuses au bord du gouffre met en lumière onze femmes créatrices d’œuvres riches et puissantes, marquées par un destin tragique.
Nohad Salameh collabore régulièrement avec des artistes français ou internationaux tels que Colette Deblé et Etel Adnan pour la création de livres d’artiste. Elle réalise elle-même des illustrations à base de collages et de peintures pour mettre en lumière ses poèmes ou orner les recueils de son époux, Marc Alyn.
Son œuvre a reçu de nombreux prix littéraires : le Prix Louise Labé en 1988 pour L’Autre écriture, le Grand Prix d’automne de la Société des Gens de Lettres en 2007, pour l’ensemble de l’œuvre et le Prix Européen de poésie Leopold Senghor en 2020. Nohad Salameh est membre du jury du Prix Louise Labé et de l’Académie Mallarmé mais également Officier dans l’ordre des Palmes académiques.
–L’Autre écriture (1987)
–Rimbaud l’Oriental (1991)
–La Revenante (2007)
–D’autres annonciations, poèmes 1980-2012 (2012)
–Marcheuses au bord du gouffre, Onze figures tragiques des lettres (2018) : se procurer cet ouvrage
–Les éveilleuses (2019) : se procurer cet ouvrage
–Baalbek, Les Demeures sacrificielles, avec les traductions d’Antoine Maalouf pour l’arabe et de Suzanne Lang pour l’anglais, collages de Nohad Salameh (2021)
–Ma menthe à l’aube, mon amante : Correspondance amoureuse (2019)
–Jardin sans terre (2024) : se procurer cet ouvrage
-Marc Alyn et Nohad Salameh, illustrations de Bernard Alligand, Le Temps partagé (livre d’artiste), Paris, Editions d’Art FMA, 2024. L’éditrice a réalisé un travail de valorisation de cet ouvrage en deux volets face à face, à travers une vidéo de présentation (lien 1 et lien 2) et une vidéo de lecture d’extraits par Marc Alyn (lien) et Nohad Salameh (lien)
La collection Nohad Salameh a été donnée à la bibliothèque municipale de Reims en 2021 par la poétesse elle-même. Elle rassemble un vaste ensemble documentaire sur la vie et l’œuvre de cette artiste.
2 albums de photographies et 5 portraits au dessin et au fusain témoignent des différentes étapes de son itinéraire personnel et professionnel. Ils retracent la vie de Nohad Salameh, de sa carrière journalistique au Liban dès les années 1970 à sa production littéraire en France depuis la fin des années 1980.
Six médailles reçues par Nohad Salameh à différentes étapes de sa carrière littéraire témoignent de la reconnaissance de son œuvre tant dans le domaine de la poésie que de l’essai. La médaille reçue lors de la remise de la Rose d’Or des Poètes français en 1989 est délicatement ornée sur le dessus d’une rose et sur le dessous de la citation « Les roses ont des épines ? Non les roses ont des étoiles ».
Deux albums de correspondance rassemblent les lettres reçues d’autres poètes français et libanais tels qu’Andrée Chedid, Salah Stetié et Pierrette Micheloud, d’artistes et de membres de l’Académie françaises comme Jean d’Ormesson. Ces lettres témoignent de l’amitié et de la complicité professionnelle entretenues par Nohad Salameh avec divers auteurs et artistes. Certaines lettres éclairent le processus de création de livres d’artiste à partir des écrits de Nohad Salameh : des peintres et dessinateurs lui expliquent leur démarche, détaillent la manière dont ses poèmes les inspirent et le parti-pris qu’ils souhaitent adopter pour illustrer ses textes.
Cette collection contient également quatre recueils poétiques manuscrits enrichis d’illustrations et collages conçus par Nohad Salameh elle-même, qui s’inspire des paysages de son pays natal, le Liban, pour en recréer l’architecture dans un univers coloré aux mille formes. Les collages inclus dans le manuscrit de Baalbek, les demeures sacrificielles restituent ainsi la splendeur des temples de cette cité antique.
Cette collection rassemble enfin un riche corpus de 100 livres d’artiste aux supports et aux formes variés, réalisés en collaboration avec des artistes français et libanais tels que Youl, Dominique Pinchi, Colette Deblé et Etel Adnan. Certains livres conçus avec la rémoise Colette Deblé se distinguent par leur support original : ils ont en effet été créés sur feuilles de riz, ce qui donne de la transparence à ces œuvres. Les ouvrages réalisés par Lô présentent une grande originalité : ce sont en effet des « livres de verre », dont la reliure est entièrement conçue en diverses teintes de verre teinté et coloré fabriquées par l’artiste elle-même.
-Fonds Nohad Salameh conservé à la bibliothèque de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (Liban)