Né le 17 août 1862 à Charmes (Vosges), Maurice Barrès, parallèlement à sa carrière d’écrivain prolifique qui lui assure un succès précoce, se lance dans la politique. Boulangiste en contestation de l’ordre établi, il est élu député de Nancy en 1889. Lors de l’affaire Dreyfus (1894-1906), il se place dans le camp des antidreyfusards et s’érige parmi les chefs de file, tant il craint la désintégration de la communauté nationale et nourrit un sentiment revanchiste contre les Allemands au lendemain de la guerre de 1870-1871. Dès lors, sa pensée s’oriente vers un nationalisme traditionaliste, qui habille ses œuvres certes littéraires mais non moins politiques. En 1894, afin de défendre ses idées, il fonde son propre journal, La Cocarde.
À la suite de l’affaire Dreyfus, il ne quitte plus la scène politique, assumant la présidence de la Ligue de la patrie française puis celle de la Ligue des patriotes. L’année 1906 lui apporte la consécration politique et littéraire grâce à une double élection comme député de Paris, siège qu’il occupe jusqu’à sa mort, et comme membre de l’Académie française.
Dans le sillage de la loi de Séparation des Églises et de l’État (1905), Barrès s’engage également dans de vigoureuses campagnes en faveur de la protection du patrimoine religieux. Ces vibrants plaidoyers seront réunis dans un ouvrage paru à la veille de la guerre, La Grande Pitié des églises de France (1914).
Pendant la Grande Guerre, il concourt activement à la propagande. Dans les pages de L’Écho de Paris, il décrit chaque jour, quatre années durant, les combats avec force détails, voire passion, animé par l’esprit de revanche contre l’Allemagne impériale pangermaniste. Dès la fin de l’année 1914, convaincu par le général Boëlle (1850-1942) et suivant sa conduite patriotique de toujours, il plaide pour la création d’une décoration récompensant les soldats à la conduite exceptionnelle et auteurs d’un exploit particulier. Le 2 avril 1915, après d’âpres discussion et un projet porté par Émile Driant (1855-1916) devant l’Assemblée nationale, la loi est votée : la Croix de guerre 1914-1918 est née.
Maurice Barrès meurt le 4 décembre 1923, à l’âge de 61 ans, dans sa demeure de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et bénéficie de funérailles nationales en présence notamment des anciens présidents de la République Alexandre Millerand (1859-1942) et Raymond Poincaré (1860-1934), ainsi que de membres de l’Académie française tel le maréchal Foch (1851-1929). Il est enterré au cimetière de son village natal vosgien, à Charmes.
–Sous l’œil des barbares (1888) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Un homme libre (1889) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Le jardin de Bérénice (1891) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
Le roman de l’énergie nationale :
–Les déracinés (1919) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–L’appel au soldat (1900) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
-Leurs figures (1902) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
Les bastions de l’Est :
–Alsace-Lorraine (1906) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Au service de l’Allemagne (1906) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Colette Baudoche. Histoire d’une jeune fille de Metz (1918) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Le Génie du Rhin (1921) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–La colline inspirée (1913) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Du sang, de la volupté et de la mort (1913) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
– 1914-1916. La Bataille sous Nancy (1916) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les Diverses familles spirituelles de la France (1917) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Un jardin sur l’Oronte (1922) : se procurer cet ouvrage
Ces quelques pièces, classées en 1 J 1731, présentent une importante correspondance (66 lettres manuscrites et tapuscrites) de Maurice Barrès adressées à Henry Cochin (1854-1926), homme politique et ami. Les sujets de ces échanges portent essentiellement sur la littérature et la Grande Guerre : dommages de guerre, dévastation des églises et soutien financier, régions envahies, décoration de la Croix de guerre, Ligue des patriotes fondée par Paul Déroulède, etc.
Le fonds documente également, dans une moindre mesure, les relations amicales entretenues par la famille Barrès, son fils Philippe (1896-1975) et son épouse Paule. Cette dernière, par le biais de quelques missives, présente le projet d’une édition des lettres de Maurice Barrès, cherchant à rassembler sa correspondance.
Enfin, ces pièces d’archives sont complétées par le faire-part annonçant les funérailles de Maurice Barrès en la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 8 décembre 1923, ainsi que par deux articles hommages dont l’un est paru dans L’Écho de Paris, titre de presse dans lequel Maurice Barrès joua de sa plume dès 1914.
-Un autre fonds Maurice Barrès est conservé à la médiathèque Verlaine de Metz.
-Archives départementales des Vosges. 220 J : Collection de lettres de Maurice Barrès (lien)
-Archives nationales. 454 AP – Fonds de la Société des gens de lettres
-Bibliothèque de l’Institut de France. Ms 4701-4706, Ms 4709, Ms 4712-4713, MS 4718, Ms 7224-7231 et Ms 7699 : lettres de Maurice Barrès et d’Anna de Noailles.
-Société d’histoire de la Lorraine et du Musée lorrain : correspondance de Maurice Barrès avec Charles Sadoul (non cotée, voir Philippe Alexandre, « Maurice Barrès et Charles Sadoul. Une correspondance – Une amitié lorraine », Le Pays lorrain, vol. 104, n°2, juin 2023, p. 148-158)
–Limédia Galerie propose quelques documents numérisés
-81 noms de rues, dont 46 se trouvent à proximité de ses terres natales
-Plusieurs établissements scolaires dont : école maternelle Maurice Barrès à Richardménil (Meurthe-et-Moselle), collège Maurice Barrès à Verdun (Meuse), école primaire Maurice Barrès à Saulxures-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle).
-Monument Barrès sur la colline de Sion (Meurthe-et-Moselle).
« Le 23 septembre 1928 est inauguré le monument Barrès sur la colline de Sion, en présence de Henry Bordeaux, du président du Conseil Raymond Poincaré, et du maréchal Lyautey. Sur les différentes faces sont gravées trois citations de Barrès :
« L’horizon qui cerne cette plaine, c’est l’horizon qui cerne toute vie. Il donne une place d’honneur à notre soif d’infini en même temps qu’il nous rappelle nos limites » (La colline inspirée).
« Honneur à ceux qui demeurent dans la tombe les gardiens et les régulateurs de la cité » (Le mystère en pleine lumière).
« Au pays de la Moselle, je me connais comme un geste du terroir, comme un instant de son éternité, comme l’un des décrets que notre race, à chaque saison laisse émerger en fleur et si j’éprouve assez d’amour, c’est moi qui deviendrai son cœur. » (Les amitiés françaises) ».
-Le 7 juillet 1927, une plaque commémorative est inaugurée sur la façade du 38 rue de la Ravinelle à Nancy où Barrès habita une modeste chambre lorsqu’il était étudiant, de novembre 1880 à juillet 1882.
-L’association Mémoire de Barrès (Culture et Patrimoine du pays de Charmes) organise tous les deux ans le Prix Maurice-Barrès. Association Maurice-Barrès, B.P. 62, 88130 Charmes.
–Maison de Maurice Barrès à Charmes
-Plaque commémorative sur sa maison natale à Charmes, tombe au cimetière de Charmes