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Victor Schmidt, une plume alsacienne entre théâtre, musique et poésie
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Victor
1881-1966
Victor Schmidt, une plume alsacienne entre théâtre, musique et poésie
Manuscrits de Victor Schmidt (1881-1966)
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Présentation de l'auteur
Corps du texte

Victor Schmidt (ou Schmitt) est un poète lyrique, auteur dramatique dialectal et compositeur né en 1881 ayant passé son enfance à Thann, petite ville industrielle au pied des Vosges où il apprend le métier de dessinateur textile à l’école professionnelle supérieure, et compose des poèmes en dialecte publiés dans la presse sous divers pseudonymes.
Dessinateur textile à Mulhouse (le Musée d’impression sur étoffes – MISE – conserve quelques-uns de ses dessins), il fait le choix de s’installer à Paris en 1904 : il s’y perfectionne dans le dessin d’impression (atelier Guerin), tout en profitant de son séjour pour étudier la musique (flûte, piano, composition…), améliorer son français et apprendre la technique dramatique en fréquentant les théâtres.

Peu avant le déclenchement de la Grande Guerre il revient définitivement à Mulhouse où il publie ses premiers ouvrages, des recueils de poésie en dialecte parmi lesquels on peut citer l’édition complète en 1939 de Geranium (réédité en 1947), qui englobe les poésies de plusieurs recueils publiés entre 1920 et 1930. L’édition, soignée, est illustrée par des artistes alsaciens parmi lesquels le graveur sur bois Henri Bacher (1890-1934).

Mais le nom de Victor Schmidt est avant tout lié à l’histoire du Théâtre alsacien de Mulhouse, où ses œuvres dramatiques furent jouées la première fois avant de l’être à Bâle, Zürich et même Paris. Son œuvre théâtrale, volumineuse et diversifiée, comprend essentiellement deux genres : des contes écrits pour la scène, et des comédies ou farces. Sa première pièce, une farce, Dr Erscht April, écrite pendant la guerre de 1914-1918 est montée à Mulhouse en mai 1919. Elle est suivie par D’r Schaeffer Mathis, Fiesinger et Cie qui connaît un succès retentissant en 1922. Il est distingué par le Prix Gustave Stoskopf en 1947 pour Odile (1946), pièce écrite alors qu’il était réfugié à Steinbrunn-le-Bas pendant la seconde Guerre mondiale.

Fondateur en 1937, avec d’autres poètes, du groupe « Quodlibet-Mulhouse », collaborateur de diverses revues (Mülhauser Tagblatt, Der Hüsfrind – plus tard rebaptisé L’Almanach de l’Alsace et des Marches de l’Est), Victor Schmidt est l’auteur de nombreuses causeries (sur la presse, le bonheur, l’amour, l’humour, le théâtre, etc.), pièces et contes radiophoniques. Il passe ainsi régulièrement sur les antennes de Radio Strasbourg et de Radio Bâle, tandis que Radio-Lausanne crée en français plusieurs de ses pièces, dont Le poirier enchanté, La cruche bleue, et L’étoile filante.

Victor Schmidt est également le compositeur de nombreuses chansons, paroles et musique. Elles parurent notamment sous le nom de Klang üs’m Elsass avec partition pour piano. La plus célèbre « S’Heimweh » (= Le mal du pays), chanson alsacienne pour chant et piano, avec paroles françaises et alsaciennes, composée en 1948, devient une sorte d’hymne alsacien à travers le monde. Au titre des compositions musicales, on peut citer « Angélus d’Alsace », un solo de violoncelle, et des fantaisies pour piano comme « La vieille horloge », « Hymne à la ville de Mulhouse », etc.

Il faut enfin mentionner que Victor Schmidt, en relation avec un certain nombre d’artistes alsaciens (Paul Hertzog, Henri Bacher, Louis Philippe Kamm…) et dont le peintre Alfred Giess (Grand Prix de Rome en 1929, conservateur du Musée national Jean-Jacques Henner à partir de 1957) a fait un portrait, pratiqua lui-même la peinture pour chanter d’une autre manière son amour pour Thann et le Sundgau (sud de l’Alsace).

Bibliographie sélective

POESIE
Kappezinerle. Elsàssische Gedichtle. Illustrations de Henri Bacher (sans date)
Pfingschtnagele. Elsàssische Gedichtle. Illustrations de Henri Bacher (sans date)
Geranium. Elsàssische Gedichtle. Edition complète, illustrations d’artistes alsaciens (sans date)

THEATRE
D’r Erscht Awril : Elsàssische Comedie in 2 Akte (1919)
D’r Schàfre-Mathis : elsässisches Volksschauspiel in 4 Akten (1919)
Fiesinger et Cie : e Volksstick in 3 Akte (1922)
Im guldige Güggel : e-n-elsàssischer Schwank in 3 Akte mit Gsang, Müsik un Tanz (1935)

CONTES, NOUVELLES
-Des dizaines de contes régulièrement publiés dans les années 1930, 1940 et 1950 dans D’r Elsàsser Kalànder Hüsfrind / L’Ami du foyer / Almanach de l’Alsace et des Marches de l’Est/ Almanach du Journal L’Alsace
Le Pilier de la Madone : conte radiophonique, En commémoration du huitième centenaire de la ville de Thann où l’action se passe. Trad. de l’alsacien par Daniel Eckenspieller ; musique de Gérard van Maele ; ill. de Roger Romann (1961)

PAROLES ET MUSIQUE 
S’Heimweh (« Le mal du pays », 1948) / accéder à cet ouvrage dans Gallica

 

Présentation du fonds
Corps du texte

Les manuscrits de Victor Schmidt conservés à la Bibliothèque municipale de Mulhouse sont au nombre de 8 unités (Ms. 89, Ms. 94 à 100), a priori donnés par son épouse Emma Schmidt après le décès de l’écrivain. Si l’importance matérielle est réduite, ces manuscrits embrassent toutefois les divers registres littéraires dans lesquels l’écrivain s’est exprimé.

La poésie et les chansons sont représentés par un recueil relié (Ms. 89) qui rassemble des poèmes (pour certains en différentes versions), en alsacien mais également en français, publiés dans les recueils Geranium (1920), Kappezinerle (1928), Pfingstnagele (1930) et Spitzewadri (1953), ce dernier réunissant des œuvres de jeunesse publiées avant 1900 sous divers pseudonymes. On y trouve également des poèmes inédits et plus tardifs, des versions en français de certains de ses poèmes, mais aussi des adaptations en alsacien de poèmes de Verlaine, Musset, Lamartine, etc. Parmi les poèmes emblématiques du recueil figurent « S’Heimweh » / « Le mal du pays » (version de 1904 et nouvelle version), « ‘S Lied vum Bächle » / « La chanson du ruisseau », « Geranium », « Melancholie », « Odile », « Elsasslied » / « Chanson d’Alsace », etc.

Les contes forment un autre ensemble. Un recueil relié (Ms 96 à Ms 100) en rassemble plusieurs, parmi lesquels « Der Schwarzepeter » (également publié en français sous le titre « Le valet noir ») publiés de manière dispersée dans D »r Elsässer Kaländer Hüsfrind (L’Ami du foyer dans les années 1930, puis Almanach de l’Alsace et des Marches de l’Est à partir des années 1950). Deux d’entre eux sont en français. « Le chien aboyant et la fontaine. Güethebrinnele » conte l’histoire des souffrances d’un jeune sculpteur à la fin du 15e siècle qui aurait laissé plusieurs œuvres dans la pierre de la belle collégiale et de la vielle ville de Thann (une adaptation sous forme de conte radiophonique en français sous le titre « Le Pilier de la Madone » en 1961). L’autre, « Au premier acte de ma vie. Le premier en classe », sans doute en partie autobiographique, résonne d’accents un peu revanchards en mettant en scène l’opposition à tous niveaux entre le fils unique, d’ascendance ostensiblement allemande, du « Herr Kreisdirektor » d’une petite ville (Thann ?) et ses camarades de classe alsaciens, considérés comme des « vauriens » par tous les « « Herren Professoren » à barbe et à lunette (…) ayant franchi le Rhin… » qui nous évoquent immanquablement les caricatures du célèbre Hansi !

Dans un autre manuscrit (Ms. 95) l’auteur présente des « vers dialogués et humoristiques », le plus souvent sous la forme de quatrains rimés distribués entre plusieurs personnages. L’auteur nous indique en préambule que « Plusieurs ont été diffusés et racontés comme bons mots, qui sont peut-être connus. Mais je puis certifier qu’ils sont de mon cru » !

Le théâtre en dialecte est représenté par la pièce Mit me Gump ins neye Johr! (= Un saut dans la nouvelle année), courte pièce dont le manuscrit (Ms. 94) mentionne un accompagnement musical. Parmi la centaine de pièces de théâtre, recueils de poèmes, contes et nouvelles mais aussi partitions signées Victor Schmidt conservés dans le fonds d’Alsatiques de la bibliothèque municipale figure par ailleurs un certain nombre de tapuscrits souvent annotés, dont le repérage est en cours afin de les rapprocher des manuscrits et les signaler en tant que tels. C’est le cas de la pièce de théâtre Odile (1er Prix du concours littéraire « Prix Gustave Stoskopf » 1946 organisé par le Syndicat des Théâtres alsaciens), écrite « d’après nature » pendant la seconde Guerre mondiale alors que Victor Schmidt était réfugié dans un village au sud de Mulhouse, et montée par le T.A.M. (Théâtre alsacien de Mulhouse Tony Troxler y interprète d’ailleurs un rôle) en novembre 1946, avant d’être jouée au Théâtre de Strasbourg au printemps 1948. Un dossier documentaire (cote F 700883) nous en livre une version polycopiée présentant de nombreuses annotations et corrections manuscrites, mais aussi le programme imprimé du Théâtre alsacien de Mulhouse, des photographies de la pièce et un ensemble de coupures de presse de l’époque. D’autres pièces inédites sont à signaler (‘S Rote Rad im wisse Fald : revue radiophonique mulhousienne en trois actes, vers 1948 ; Allo, Grande distillerie alsacienne ! : E Spiel rund um d’Liewe…).

Lieu de conservation
Bibliothèque-médiathèque. Mulhouse, Haut-Rhin
19 Grand Rue 68000 Mulhouse
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Bibliothèque-médiathèque. Mulhouse, Haut-Rhin  Voir le site
19 Grand Rue 68000 Mulhouse

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Galerie
Portrait de Victor Schmidt par Alfred Giess.

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Le catalogue est-il en ligne ?
Oui

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https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/jsp/index_view_direct_anonymous.jsp?record=eadcgm:EADC:b1862757
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BNU Strasbourg : Pièces de théâtre de Victor Schmidt. 20e siècle http://calames.abes.fr/pub/ms/Calames-20106315614481

Lieux de mémoire sur le territoire en lien avec l’auteur

-En 1938 une petite place de la ville de Thann a été dénommée « Victor Schmidt Platzle » / « Place Victor Schmidt », tout près du Steinrunz ayant inspiré à l’écrivain sa fameuse chanson « s’Lied vum Bachle, la chanson du ruisseau. La plaque en hommage au poète ayant si souvent célébré la ville de son enfance (apposée à un sapin) fut enlevée et mise en sûreté pendant l’Occupation, remise en place symboliquement un an après la Libération.
-Le Musée d’histoire locale et de traditions populaires de Thann (géré par la Société d’histoire « Les Amis de Thann », installé dans l’ancienne halle aux blés édifiés en 1520) conserve notamment un portrait original de Victor Schmidt par le peintre Alfred Giess .
-Victor Schmidt habitait une coquette maison au bas de la colline du Rebberg à Mulhouse (16 rue du Bramont, qui sert d’ailleurs d’adresse à plusieurs livres publiés « chez l’auteur »)

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