Rainer Maria Rilke, né René Marie Rilke, est né à Prague en 1875. Il suit ses premières années de formation dans des Académies militaires, desquelles il est renvoyé pour inaptitude physique. Dans sa jeunesse, il compose déjà des textes en prose et en vers. De retour à Prague, le baccalauréat en poche, Rilke étudie l’histoire de l’art et la littérature, puis la philosophie à Munich. C’est à ce moment, en 1896, qu’il rencontre Lou Andréas-Salomé, rencontre qui change sa vie, à commencer par son prénom : sur son conseil, René s’efface pour devenir Rainer. Une passion intense, puis une amitié profonde va les unir jusqu’à la mort de Rilke. Lou, femme libre et indépendante, fait voyager le jeune Rainer à Berlin, en Italie ou encore jusqu’en Russie, terre d’origine de la famille Salomé.
Ces premiers séjours donnent le goût du voyage à Rilke, qui ne cesse de parcourir l’Europe tout au long de sa vie. C’est lors de l’un de ses séjours, durant l’été 1900, à la colonie d’artiste de Worpswede, au nord de l’Allemagne, qu’il rencontre Clara Westhoff, sculptrice et ancienne élève de Rodin, qui devient sa femme l’année suivante. Ensemble, ils ont une fille, Ruth, née en 1902 et unique enfant de Rilke. Le couple se sépare en 1903 mais continue d’entretenir une relation amicale. C’est d’ailleurs par l’entremise de Clara que Rilke rencontre Rodin et devient son secrétaire pendant quelque temps. Le reste de la vie de Rilke est un voyage permanent, passant de l’Allemagne à la Suisse, de l’Italie à la Belgique, s’arrêtant de long mois à Paris, séjournant en Algérie, en Tunisie ou encore en Egypte. Rilke semble constamment en mouvement, il n’a de cesse de faire de nouvelles rencontres amicales et amoureuses. Il fréquente de nombreuses figures du monde artistique telles qu’André Gide, Paul Valéry, la princesse von Thurn und Taxis, sa grande mécène, les artistes Lou Albert-Lasard ou encore Baladine Klossowska, dite « Merline ».
En 1922 sa santé commence à décliner. Rilke décède le 29 décembre 1926 dans une clinique près de Montreux des suites d’une leucémie.
Rilke écrit tout au long de sa vie et s’essaie à de nombreux genres : il compose des œuvres narratives, comme des romans, des pièces de théâtre ou des essais sur des figures d’artistes. Son unique roman, Les Cahiers de Malte Laurids Brigge (1910), en grande partie autobiographique, le fait connaitre au grand public. Considéré comme le premier roman moderne en langue allemande, cette œuvre connait le succès en France lors de la publication de la traduction française par Maurice Betz. La grande passion de Rilke reste la poésie dans laquelle il excelle. Il est considéré comme l’un des plus grands poètes allemands du 20e siècle. Il compose également des vers en français à la fin de sa vie. Ses poèmes lui permettent de retranscrire ses passions et angoisses internes, ses questionnements existentiels et son rapport à la vie et à la mort. C’est ce qui traverse ses œuvres telles que Chant de l’amour et de la mort du cornette Christophe Rilke (1899-1904), Les Lettres à un jeune poète (1903-1908) ou encore Les élégies de Duino (1922).
ROMANS
–Les cahiers de Malte Laurids Brigge. Traduction par Maurice Betz (1926) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
POESIE
–Les élégies de Duino (1922) : se procurer cet ouvrage
–Fragments en prose. Traduction de Maurice Betz (1929)
–Chant de l’amour et de la mort du cornette Christophe Rilke. Traduction par Maurice Betz (1948) : se procurer cet ouvrage
–D’un carnet de poche : fac-similé. [Illkirch-Graffenstaden] : Le Verger éd., 2003.
CORRESPONDANCE
–Lettres à un jeune poète (1929) : se procurer cet ouvrage
Le fonds Rilke est indissociable du fonds Maurice Betz de par leur relation artistique et leur amitié. Le fonds Rilke a été composé à partir des archives du fonds Betz : en tant que traducteur du poète, Maurice Betz possédait de nombreuses lettres rédigées par Rilke ainsi que des manuscrits autographes.
Le fonds conserve une cinquantaine de pièces dans la correspondance envoyée à plusieurs personnes dont Betz, dans le cadre de leur travail de traduction française des œuvres de Rilke, mais à d’autres personnages importants du monde littéraire et artistique de cette époque tels que Romain Rolland, Paul Valéry ou encore la peintre Baladine « Merline » Klossowska, l’amie intime de Rilke et sa muse.
Le fonds conserve également une dizaine de poèmes autographes dont un de ses Carnets de poche contenant neuf poèmes inédits de Rilke. Ces poèmes ont été par la suite publiés par Maurice Betz à de multiples reprises dans des anthologies ou dans des recueils.