Nicolas Gardet est né à Reims en la paroisse Saint-Jacques le 4 mars 1741, de Claude Gardet et de Nicole Lajoye ; ses parents étaient toutefois installés paroisse Sainte-Marie-Magdeleine. Il exerça la profession de maître sergier, artisan qui travaille le serge et la laine. Après la Révolution française, il travailla vraisemblablement à la manufacture de Veuve de Recicourt, Jobert, Lucas et Cie à Reims. L’écriture était une activité secondaire, mais Nicolas Gardet devait avoir une certaine notoriété locale, car il a écrit différents textes pour des mariages.
Il était marié à Madelaine Guyotin avec qui il eut plusieurs enfants entre 1767 et 1771 dont certains sont décédés en bas âge. Il habitait en 1805 au 56 rue Neuve. Il mourut le 25 janvier 1827 à l’âge de 85 ans, rentier, demeurant 15 rue Saint-Symphorien.
Aucune édition des textes n’a été faite
Nicolas Gardet a tenu des recueils, « volumes » une bonne partie de sa vie (1771-1823). Il y consignait tous ses écrits : sonnets, chansons, pensées, apocryphes, épitaphes, etc. Les recueils sont organisés par ordre chronologique, et tenus avec un grand soin : l’écriture est appliquée et des marges sont tracées au crayon de mine. Pour certains textes, chaque début de ligne commence par une lettrine. Les derniers recueils sont néanmoins moins bien organisés et correspondent à des périodes chronologiques plus étendues. Il indique même sur certains « ce volume est sans doute le dernier », ou bien « je ne le finirai pas, je serai mort avant ». Pourtant, il écrit jusqu’en 1823, soit quatre ans avant son décès. Il avait par ailleurs l’habitude de griffonner sur des papiers volants récupérés par-ci, par-là (papier à en-tête, facture, etc.) qu’il insérait ensuite dans les différents volumes. Marque-pages volontaires, ou simple oubli, ces textes éparses font partie intégrante du fonds.
Ses différents écrits, en dehors de leur qualité littéraire et parfois humoristique, permettent également d’avoir un témoignage original des bouleversements politiques de la France durant cette période. Certains de ses écrits portent en effet sur le roi, les patriotes ou Napoléon Bonaparte.
Le fonds conservé actuellement aux Archives municipales et communautaires de Reims comprend 11 recueils, et est sans doute incomplet. Les circonstances de leur entrée aux Archives sont malheureusement inconnues.