Lina Ritter est née en 1888 à Village-Neuf, une localité située on ne peut plus près du Rhin. Cette proximité pourrait être son emblème tant ce fleuve, avec sa capacité à séparer, à créer la peine et les tourments, les incompréhensions, mais aussi à réunir et à susciter des ponts, imprègnent l’œuvre et la vie de l’écrivain. Après des études à Mulhouse et à Bâle (philosophie, histoire de l’art et littérature), elle se fait connaître dès l’âge de 23 ans par des pièces de théâtre en allemand et en dialecte, consacrées à des grands thèmes historiques alsaciens, sundgoviens et suisses-alémaniques. Mariée à un avocat allemand, le Dr Paul Potyka, elle doit quitter l’Alsace après 1918, expulsée de sa terre natale ! Elle vit dans le Pays de Bade jusqu’à sa mort à Fribourg-en-Brisgau en 1981. Son œuvre est abondante et touche à un grand nombre de genres littéraires, et ne quitte presque jamais le dialecte alsacien et la langue allemande. Après la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte peu favorable, elle retrouve un certain succès en Alsace d’une part avec des chroniques et pièces radiophoniques diffusées sur Radio Strasbourg, et d’autre part par son spectacle consacré à la patronne de l’Alsace, Sainte Odile.
–Die Grafen von Pfirdt (1911)
–Peter Hagenbach (1913)
–Die törichte Jungfrau (1914)
–Grenzen (1914)
–Frauenbriefe ins Feld (1915)
–Dr Schwedeschwur (1927)
–Dr Vetter von Strossburg (1927)
–Ettlinger Bilder (1927)
–Martin Schongauer (1940)
–Hört, Brüder, hört ! (1953)
–Die Perlenkette (1954)
–Elsassische Haiku (1965)
–Elsässische Geschichten aus alter und neuer Zeit (1968)
–Haïkus alsaciens, traduit par Jean-Paul Gunsett (2017) : se procurer cet ouvrage
Le fonds a été donné à la Bnu par les trois petits enfants de Lina Ritter en 2019. Il n’a pas encore été catalogué et aucun instrument de recherche n’existe à ce stade. Cependant le traitement de l’ensemble est programmé pour 2024. On sait que ce fonds représente une dizaine de mètres linéaires, ce qui est beaucoup et qui correspond à l’ampleur de la production de l’auteur, et contient un grand nombre de documents inédits. Les manuscrits et dactylographies de ses œuvres y sont au complet. Des informations personnelles sur sa famille, son mari, ses voyages ou simplement sur elle-même s’y rencontrent. Des œuvres d’autres auteurs sous forme de manuscrits ou de dactylographies s’y trouvent aussi. Et surtout un grand nombre de textes restés inédits. Enfin, signalons des éléments sur le dialecte en lui-même, recueillis par l’auteur. La famille a aussi donné nombre de documents imprimés ayant appartenu à Lina Ritter et qui ont été répartis dans les fonds documentaires de la Bnu.