Maurice Constantin-Weyer est né en avril 1881 à Bourbonne-les-Bains en Haute-Marne, de l’union d’Amélie Bompard et d’Alphonse Constantin, journaliste et directeur du journal L’Avenir à Langres.
Issu d’une famille aisée, il intègre l’internat du Collège Stanislas à Paris en 1889, puis fréquente le petit séminaire de Langres. Arrivé à Avignon en 1895, Maurice poursuit sa scolarité au Collège Saint-Joseph et y obtient son baccalauréat en 1897. Après le décès de son père, la famille Constantin déménage à Paris. Inscrit à la Faculté des Sciences de la Sorbonne, l’étudiant y fréquente les cercles littéraires et artistiques. Toutefois, à 20 ans, il doit se rendre à Toul (Meurthe-et-Moselle) pour effectuer son service militaire, alors d’une durée de trois ans. C’est pendant cette période, en 1902, qu’il publie son premier recueil de poèmes.
A l’issue de son service, il s’embarque en juillet 1904 pour le Canada avec son ami peintre, René Devillario. Le voyage se déroule mal : Maurice contracte la fièvre typhoïde et doit subir une quarantaine à son arrivée. Il s’installe à Saint-Claude, petit village francophone de la province du Manitoba, où il est rejoint par sa famille en 1905. Il s’y essaie, en vain, à l’agriculture. Confronté à des conditions de vie difficiles et à des dettes, que la vente de terrains ne parvient pas à tarir, il finit par vivre d’expédients en devenant trappeur, bûcheron ou encore commis de magasin… En 1910, il épouse Dina Proulx, dont il a trois enfants avant de divorcer.
En 1914, il revient en France pour s’engager dans le conflit qui éclate. Il s’y distingue par sa bravoure et reçoit plusieurs distinctions honorifiques, dont la Légion d’honneur en 1918. Intégré au 58e régiment d’infanterie, il embarque en janvier 1917 pour le front d’Orient, où il est grièvement blessé. En convalescence pendant plusieurs mois à Paris, il fait la connaissance d’une infirmière, Germaine Weyer. Il l’épouse en 1920 à Vichy. De cette union naissent deux enfants.
Après la guerre et grâce à sa parfaite maîtrise de l’anglais et de l’allemand, il réalise des travaux de traduction et devient journaliste. Il dirige journal Paris-Centre à Nevers (1923), puis Le journal du centre et de l’ouest à Poitiers (1927). Il publie en parallèle plusieurs romans entre 1921 et 1927, mais c’est son roman Un homme se penche sur son passé, récompensé par le prix Goncourt en 1928, qui le fait passer à la postérité. L’immense succès commercial qui en découle (plus de 100 000 exemplaires vendus en deux mois) permet en effet à Maurice Constantin-Weyer de se consacrer exclusivement à l’écriture jusqu’à sa mort en 1964. L’œuvre de l’écrivain comporte plus de cinquante titres publiés, dont de nombreux romans qui firent son succès. Plusieurs biographies, des récits autobiographiques, ou des pièces de théâtre et des scénarios pour le cinéma, souvent inédits, complètent cette production.
–Manitoba (1927) : accéder à des extraits sur Gallica
–Un homme se penche sur son passé (Prix Goncourt 1928) : se procurer cet ouvrage
–Clairière. Récits du Canada (1929) : accéder à des extraits dans Gallica
–PC de compagnie (1930)
–La Salamandre (1930): accéder à des extraits dans Gallica
–La Vie du général Yusuf (1930) : accéder à des extraits dans Gallica
–Du sang sur la neige (1931) : accéder à des extraits dans Gallica
–La Loi du nord ou telle qu’elle était de son vivant (1936) : se procurer cet ouvrage
-La Vérendrye (1941) : accéder à des extraits dans Gallica
–Le Grand Will (1945)
Le fonds de Maurice Constantin-Weyer couvre la période des années 1920 à 1996. Représentant un volume d’environ quinze mètres linéaires, a été pris en charge par les Archives municipales de Nancy le 22 octobre 2004, grâce à un don effectué par sa fille, Françoise. En effet, cette dernière considère alors les archives de l’auteur comme un complément « naturel » au prestigieux fonds de l’Académie Goncourt, conservé à Nancy depuis 1988.
Ce fonds est constitué de trois ensembles distincts. Composé de soixante-six tableaux encadrés et de près de quatre-vingt-dix aquarelles de la main de l’écrivain, le premier d’entre-deux évoque les talents du peintre amateur qu’était Maurice Constantin-Weyer. Parmi les œuvres conservées, plusieurs productions rappellent les voyages de l’écrivain, notamment au Canada ou en Afrique du Nord.
Le second ensemble regroupe près de centre-quatre-vingt ouvrages imprimés rédigés, préfacés ou encore traduits par Maurice Constantin-Weyer, dont des rééditions parfois récentes. Des versions commercialisées en Allemagne ou dans les pays anglo-saxons sont également présentes en petit nombre. Plusieurs ouvrages semblent en outre directement issus de la bibliothèque personnelle de l’écrivain, à l’instar de l’ouvrage PC de compagnie, édité aux éditions Rieder en 1930, dont la reliure contient deux photographies inédites de Maurice Constantin-Weyer sous l’uniforme, juste avant l’embarquement du 58e régiment d’infanterie à Marseille pour le front d’Orient, en janvier 1917.
Les archives de l’écrivain constituent la partie la plus intéressante et la plus volumineuse du fonds (près de huit mètres linéaires). Si quelques documents marginaux évoquent la famille et la vie privée de l’auteur (photographies, documents militaires…), l’essentiel des archives fait naturellement écho à la carrière littéraire de Maurice Constantin-Weyer, d’abord en tant que journaliste, puis comme écrivain à succès. Le processus créatif de l’écriture est illustré par de très nombreux manuscrits et tapuscrits annotés par l’auteur dont plusieurs dizaine d’écrits demeurés inédits (nouvelles, essais, pièces de théâtre, biographies ou scénarios pour le cinéma…), souvent non terminés ou incomplets. En outre, une documentation importante permet d’évaluer la notoriété de l’auteur grâce à une correspondance abondante, dont quelques lettres de son ami l’illustrateur Gustave Blanchot, alias Gus Bofa, de nombreuses coupures de presse et catalogues d’exposition, mais aussi par des thèses sur l’auteur ou sur son œuvre (à noter : un dossier consacré au film La Loi du Nord, adapté du roman Telle qu’elle était en son vivant et réalisé par Jacques Feyder à la fin des années 1930, contient plusieurs photographies des décors et du tournage). Quelques dossiers produits par Françoise Constantin-Weyer contiennent des contrats et de la correspondance relative aux droits d’auteur associés à l’œuvre de l’écrivain.
Le fonds est communicable sur autorisation.