Dans les années 1910, la romancière Paule Régnier tombe amoureuse de Paul Drouot, écrivain et romancier, avec lequel elle a de longues conversations littéraires et spirituelles -sans que ce dernier n’indique clairement lui retourner ses sentiments. La guerre éclate, et le 9 juin 1915 Paul Drouot est tué au front. Paule Régnier hérite alors « de cette espèce de veuvage reconnu de tous » qui fait d’elle la dépositaire de son œuvre poétique inachevée, Eurydice deux fois perdue, qu’elle s’emploiera à publier et à faire connaître. Paule Régnier découvre en juin 1922 la correspondance échangée entre sa sœur Jeanne, par ailleurs déjà mariée, et Paul Drouot, qui ne lui laisse pas de doutes sur leur relation – et donc sur sa propre place dans le cœur du second. La publication en 1953 du journal de Paule Régnier, après la mort de cette dernière qui se suicide en 1950, révèle que l’œuvre inachevée de Paul Drouot est autobiographique, le personnage d'Eurydice faisant référence à la sœur de Paule Régnier qu’il avait préférée à cette dernière.

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